Texte : Robert Lalonde
Mise en lecture : Stéphanie Capistran-Lalonde
Interprétation : Bénédicte Décary, Johanne Haberlin et Robert Lalonde
Musique sur scène : Joseph Marchand
Lumière : Etienne Boucher
En 1941, en pleine guerre, harcelée par les sifflements des Stukas allemands et par sa propre insuffisance en tant qu’écrivaine, quelques jours seulement avant son suicide, Virginia Woolf revoit divers épisodes de sa vie, impliquant son mari Léonard, sa soeur Vanessa et sa soi-disant maîtresse Vita Sackville West.
En proie à un délire d’une lucidité désarmante, elle évoque la passion-torture que lui fait éprouver son travail, la vie des femmes qui n’ont pas de « chambre à soi » et l’effroi de ce qu’elle croit être le vide de sa vie, pourtant remplie à craquer de prodigieuses réussites littéraires, par ailleurs conspuées par les critiques mâles de l’époque.
Tour à tour bouleversante de ferveur et de courage et désopilante d’une ironie décoiffante, elle se livre à nous sans ambages, coeur et esprit ouverts, langue bien pendue, redoutable d’intelligence et de décapante perspicacité. Le tout en jouant à la pétanque dans son jardin avec son mari sous le tonnerre affolant des bombes.
À l’origine de ce spectacle, il y a, et peut-être surtout, un texte de Robert Lalonde, cet amoureux de la littérature, qui, depuis longtemps, « écrit sous influence, l’influence des auteurs qu’il suit comme des guides ». En compagnie de sa chère Virginia, qu’il a toujours admirée, il nous entraîne ici au coeur d’un monde où on accepte de se mettre en danger, de s’abandonner, d’errer et même très souvent de se perdre.